174321

(2016) Astérion 15.

Les théâtres de l'après-catastrophe (XVIe-XVIIe siècle)

Devoir d'oubli et nécessité de la mémoire dans le théâtre français d'après les Guerres de religion

Christian Biet

À la fin du xvie siècle et au début du xviie, la France sort d’une série de massacres et d’une trentaine d’années de violences extrêmes. Et durant ces Guerres de religion, l’un et l’autre camp se sont référés à la notion d’holocauste, prise au sens religieux et littéral du terme. Si les protestants ont été plus enclins à pratiquer cette référence biblique du point de vue de la victime, les catholiques, en particulier ligueurs, l’ont plutôt employée dans le sens d’un holocauste (nécessaire) des réformés. Toujours est-il que les deux camps, réciproquement, se saignent à blanc et font subir à toute une population, impliquée ou non, une horreur qui marque les esprits des « gens d’après ». Si bien que, durant la période de paix intérieure relative qui suit l’accession d’Henri IV au pouvoir (1593-1594), la conscience d’une catastrophe juste passée s’impose, en particulier au théâtre et dans les tragédies. Une catastrophe à laquelle les contemporains se réfèrent comme événement radical du monde d’alors, un pire absolu de ce que l’humanité peut produire d’inhumain, une horreur qu’il faudrait peut-être oublier et/ou sur laquelle il est pourtant nécessaire de faire retour, pour tenter de la penser.

Publication details

DOI: 10.4000/asterion.2841

Full citation:

Biet, C. (). Les théâtres de l'après-catastrophe (XVIe-XVIIe siècle): Devoir d'oubli et nécessité de la mémoire dans le théâtre français d'après les Guerres de religion. Astérion 15, pp. n/a.

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