141689

2018

96 Pages

ISBN 9782707344656

Philosophie

Vol. 138

Edited by

Dominique Pradelle

Ce numéro s’ouvre sur le texte de Dewey « De l’absolutisme à l’expérimentalisme » (traduit par Guillaume Lejeune). Il présente l’itinéraire intellectuel de l’auteur, montrant comment, au gré des rencontres et des circonstances de son éducation et de sa carrière académique, se sont dessinés les aspects décisifs de son œuvre : importance de la pédagogie, dimension expérimentale de la psychologie,instrumentalisme et apport des sciences sociales. Il clarifie également sa position philosophique vis-à-vis de la pensée hégélienne, et constitue ainsi untémoignage sur la réception pragmatiste de Hegel. Dans la seconde partie de « Boltzmann et la réalisme scientifique », Nadine de Courtenay prend en considération l’article du physicien autrichien Ludwig Boltzmann intitulé « Sur la question de l’existence objective des processus dans la nature inanimée » (1897) qui, bien que son auteur le considère comme étant son seul article philosophique, n’a fait l’objet d’aucune discussion dans les études portant sur l’épistémologie de Boltzmann, pas plus que dans la littérature philosophique contemporaine sur le réalisme scientifique. Elle montre que ce texte, qui présente une défense de l’atomisme, révèle un pan méconnu de l’histoire de la philosophie des sciences qui intéresse les débats actuels sur le réalisme scientifique. Dans « Concepts morphologiques et concepts propres : le problème de l’axiomatisation de l’expérience chez Husserl et Carnap », Jean-Baptiste Fournier reprend la question husserlienne de la possibilité d’une mathesis de l’expérience qui constituerait le pendant idéal de la phénoménologie, s’interrogeant sur la possibilité d’assimiler ce projet à celui de l’Aufbau de Carnap. Si la construction logique du monde à partir des vécus propres peut être interprétée comme une axiomatique des vécus, un autre texte de Carnap, « Concepts propres et impropres », évacue cette inerprétation en distinguant la reconstruction logique du monde à partir de définitions explicites d’une axiomatique – où les concepts ne sont définis que de façon implicite. Dans « La guerre et la société. Le problème du “savoir historico-politique” chez Michel Foucault », Florence Hulak examine la renonciation de Foucault à la conception généalogique de l’historicité, qui identifie les événements aux renversements de rapports de force. À travers l’étude du savoir « historico-politique », il propose une généalogie conjuguée du discours de la guerre et des sciences sociales, mais se heurte à la résistance de l’idée de société, qu’il ne parvient à ramener ni à celle de groupes en lutte, ni à l’universalisation des prétentions d’un groupe singulier. L’histoire ne se laisse donc pas réduire à celle des luttes, ce qui met en question le modèle généalogique foucaldien. Dans « La motivation de la réduction. Patočka, critique du jeune Fink », Ovidiu Stanciu traite d’un thème central dans le dialogue philosophique entre Husserl et Fink : la réduction phénoménologique comme voie d’accès à l’idéalisme transcendantal – Fink affirmant l’absence de motivation de la réduction. L’auteur montre que cette question de la motivation de l’épochè est déterminante dans l’élaboration de la phénoménologie asubjective de Patočka, reconstitue le contexte théorique qui détermine ce dernier à rejeter l’idée de l’absence de motivation de l’épochè, et en tire les conséquences pour la question du statut de la subjectivité.

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Full citation:

Pradelle, D. (ed) (2018). Philosophie 138.

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